Je partage aujourd’hui cette séance qui est intéressante sur plusieurs points :
Jérôme qui médite régulièrement a accédé à l’information très facilement en séance d’hypnose sans avoir besoin de partir très profondément. Mais ce qui est intéressant ici, c’est qu’au fur et à mesure que nous avons avancé dans la séance, il s’est vraiment identifié avec l’homme dont nous explorions la vie au point que son langage s’est modifié.
Alors que Jérôme s’exprime très bien, après quelque temps, il a commencé à s’exprimer de façon très simple sans utiliser de phrases construites.
Cette retranscription est également intéressante puisqu’elle nous donne un aperçu d’une vie vécue probablement à l’Âge de pierre. J’ai personnellement été surpris de constater que préhistorique ne veut pas dire primitif !
Enfin, cette séance est intéressante par le fait que le client est accompagné par un animal guide qui était présent physiquement dans cette vie passée, mais qui l’accompagne toujours aujourd’hui dans sa vie actuelle.
Première scène
- Où es-tu ?
- C’est un surplomb rocheux dans un pays chaud. Le soleil est jaune et radieux. Le ciel est bleu, lumineux. On est légèrement au-dessus d’une canopée.
- Oui ? Comment est la végétation à cet endroit ?
- Végétation dense, luxuriante, bienveillante. On est juste au-dessus. Au fond, on entend l’eau qui coule ; sans doute une cascade qui donne sur une espèce de lac.
- Est-ce qu’il y a des odeurs ou des parfums particuliers dans cet endroit ?
- Des odeurs de la végétation : les fleurs, les feuilles, quelques… Les oiseaux, plusieurs couleurs, des singes, des animaux sauvages, des lions.
- Et tu dis « on ». Est-ce qu’il y a d’autres personnes avec toi ou tu es seul dans cet endroit ?
- Je suis seul, mais je sais que pas très loin il y a ma famille.
- Et que font-ils exactement ?
- Je pense qu’ils préparent un repas.
- D’accord. Et toi ? Que fais-tu ?
- Je me chauffe au soleil. Je suis là, je regarde et je profite du moindre rayon de soleil sur mon corps. Je suis très peu vêtu.
- Et comment te sens-tu dans cet endroit ?
- Le roi du monde, tranquille, heureux. En fait, je suis bien. Il n’y a pas de… il n’y a rien de particulier si ce n’est que c’est paisible, que le temps coule. Il n’y a pas d’ennemis, il n’y a rien. On ne fait qu’un avec la nature et l’environnement. Tout est parfait.
- Très bien. Tu peux prendre un moment pour ressentir cette perfection, cet équilibre, ce bien-être.
- Les enfants sont jeunes. Je les entends jouer, donc il y en a plusieurs.
- Combien y en a-t-il exactement ?
- J’en vois deux. J’en ENTENDS deux. Je ne les vois pas, je les entends.
- Est-ce qu’ils sont loin de toi, proches de toi ?
- Ils sont dans la grotte, la caverne derrière, qui est aussi lumineuse d’ailleurs. J’ai une espèce d’énorme félin… Oui, j’allais dire un énorme chat, mais non, c’est un félin qui est là, comme un chat, tranquille.
- Qui est vers toi ?
- Oui, qui est allongé à côté de moi. Juste derrière moi et je suis adossé dessus.
- Comment est-il ? Tu peux me le décrire ?
- Il est sable, avec la tête d’une panthère, mais il est sable.
- Quel est ton lien avec cet animal ?
- Je le connais. C’est… Il est toujours avec moi. C’est bizarre de le trouver là d’ailleurs. Il est toujours avec moi. Il m’accompagne.
- Qu’est-ce qui est bizarre de le voir là ?
- Normalement, il est sur ce surplomb où je suis moi et c’est lui qui est dessus et moi je suis à l’extérieur, je le vois… Normalement je ne suis pas avec lui, je suis en face. Alors que là, on est au même endroit et c’est beaucoup plus grand que d’habitude.
- Que d’habitude ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Parce que je le vois tous les jours. Tous les jours, je lui dis bonjour à lui, tous les matins.
- Et pour quelle raison tu lui dis bonjour tous les matins ?
- Tous les matins, je lui demande de me protéger.
- Et donc là, aujourd’hui, tu es très proche de lui ?
- Oui et tout est parfait.
- Qu’est-ce que tu vois d’autre autour de toi, est-ce qu’il y a autres choses dont tu aimerais me parler ?
- En fait, c’est une scène de la vie quotidienne tout à fait normale. La grotte, c’est là où j’habite, il y a des arbres…
Lieu de vie
- Je te propose si tu es d’accord qu’on aille voir l’endroit où tu habites, cette grotte. On va se déplacer vers cette grotte, on va aller voir où tu vis et tu vas pouvoir me décrire ce que tu vois autour de toi.
- C’est une grande grotte de forme arrondie. À l’intérieur, c’est arrondi comme un dôme en fait.
- Donc est-ce que l’ouverture sur l’extérieur est grande ou petite ?
- Non, elle est grande. En fait, il y a deux ouvertures, celle qui donne sur le surplomb où j’étais qui domine la forêt et puis il y a une autre ouverture qui donne sur une espèce de pré, de savane, c’est plat. On n’est pas au-dessus, on est au même niveau et c’est assez grand.
- Est-ce que vous avez aménagé des choses à l’intérieur ou pas ?
- Oui, on habite là. Il y a le feu central, le grand feu qui sert à chauffer, à faire à manger. Il y a des niveaux différents de surplombs dans la grotte qui servent à dormir j’ai l’impression.
- Et tu vis ici avec qui ?
- Là, je vois les deux enfants, je vois… J’ai l’impression qu’on est plusieurs. Je vois les 2 enfants qui jouent. Ils sont petits. 4, 5 ou 6 ans. Il y a une fille et un garçon.
- Est-ce qu’ils portent des vêtements ?
- Non. Ils sont comme moi. Ils ont juste de quoi couvrir le bassin.
- Et c’est en quoi ?
- C’est en peau de quelque chose… C’est bizarre.
- On va maintenant se déplacer si tu es d’accord à l’endroit où tu dors. Et tu peux maintenant me dire ce que tu vois.
- Il n’y a rien. C’est vraiment de la pierre. En fait, on dort tous là maintenant que je regarde bien. On est 5 ou 6 à dormir là.
- Vous dormez sur quelque chose en particulier ou sur la pierre ?
- Non… Je crois que c’est que de la pierre… C’est que de la pierre… En fait, on est plusieurs générations. J’ai l’impression qu’il y a des plus vieux qui sont là maintenant que je les vois dans la grotte. Oui, c’est ça. On est 6. Il y a 2 vieux, moi et… je suppose mon épouse et 2 enfants.
- Qui sont ces vieux par rapport à toi ?
- Je ne sais pas ! Pour l’instant, je ne sais pas. Mais… il y a un lien.
- Et ton épouse ? Comment est-elle ?
- Elle est habillée comme nous. Elle a l’air d’avoir des chaussures… des trucs au niveau des pieds. Ce ne sont pas des chaussures. Ça couvre seulement les chevilles et le dessus des pieds. On est pieds nus. On a les cheveux longs.
- Oui ? De quelle couleur sont-ils ?
- Tout le monde a les cheveux noirs. Non brossés, longs, un peu comme des dreadlocks.
- Et si tu regardes tes mains, quelle est la couleur de ta peau ?
- … Heu… chocolat.
- Est-ce que tu ressens être jeune, âgé ?
- Oui, j’ai… Déjà, je suis massif. Je suis extrêmement massif. Je pense avoir 25/30 ans. Mais très massif… Une peau qui a vécu… poilue.
- Et tu perçois avoir un corps en bonne santé ?
- Oui. Je suis hyper puissant.
Repas
- Si tu es d’accord, j’aimerais que l’on continue à explorer un peu ton lieu de vie et qu’on se déplace à un moment où vous êtes en train de manger.
- En fait, je vois maintenant. Je vois des peaux. Je n’oserais pas dire des bisons, mais ce type de peau.
- Où sont ces peaux ?
- Elles sont étendues de l’autre côté de là où on dort. Elles sèchent en fait. Je pense que je viens de les découper.
- Tu les as découpées avec quoi ?
- Je vois qu’on a des outils. Des armes. Ce sont des pierres en fait.
- Tu peux me les décrire ? Ce sont juste des pierres ?
- Non, non, non. Il y a des manches en bois. Les pierres sont serties à l’intérieur, comme des haches. Mais ce sont des pierres arrondies dans le bois et ciselées de type hache de l’autre côté.
- Et donc c’est avec ça que tu peux nettoyer, découper cette peau ?
- Oui, je vois une meule aussi. Une grosse pierre avec une poignée pour la faire tourner. Elle tourne et c’est comme ça que j’aiguise et je fais des armes… avec de la pierre. Une espèce de granite. Je crois que c’est du silex. Je n’en sais rien. Mais c’est de la pierre. Ça s’est sûr.
- Et tu aiguises ces pierres sur cette meule, c’est ça ?
- Oui. Qui est un gros bloc. On fait tourner et on met la pierre dessus et on aiguise.
- Il y a d’autres personnes qui le font également ou seulement toi ?
- Non. Les hommes. Enfin, moi et le vieux… et mon fils. Le gamin, il aide, il apprend.
- Même s’il est tout petit, il apprend déjà ?
- Il apprend.
- Et qui t’a appris toi ? Comment as-tu appris à faire ça ?
- J’ai l’impression qu’avant, j’étais ailleurs, dans un clan. Et je ne suis plus dans le clan.
- Et où est-ce que vous mangez ? Où est-ce que vous prenez vos repas exactement ?
- Dans la grotte.
- Je te propose qu’on se déplace à un moment où vous êtes en train de manger si tu es d’accord. Et tu peux me dire ce qui se passe, ce que vous faites, ce que vous mangez. Qu’est ce que tu vois ?
- Je vois un bout de viande au-dessus d’un feu. Je vois des végétaux à côté.
- Quel genre de végétaux ?
- … Des trucs de… des herbes… je ne saurais pas dire. Mais ce sont des trucs jaunes.
- Qui ressemblent à des herbes ?
- Oui. Des trucs jaunes avec des grands trucs… des herbes vertes…
- Et donc vous mangez, vous êtes debout, assis ?
- Non, non. On est assis, accroupis.
- D’accord et qui est avec toi ?
- Tout le monde.
- Tout le monde mange en même temps ?
- Oui. Les femmes font à manger.
- Et que ce passe-t-il pendant que vous mangez ? Comment te sens-tu à cet endroit ?
- Tranquille. Il n’y a pas de danger.
- Et est-ce que vous avez quelque chose à boire ou pas ?
- De l’eau
- Oui, dans quoi vous la buvez cette eau ?
- … J’ai l’impression que c’est une espèce de gourde en peau, mais ce n’est pas vraiment une gourde… C’est… c’est de la peau et l’eau est dedans… comme un sac.
- Est-ce qu’il y a d’autres choses autour de toi dont tu aimerais me parler dans cette scène où tu es ou pas ?
- Je vois qu’il y a des masques.
- Oui. Où ça ?
- Un peu plus loin dans la grotte à un autre endroit qui a l’air réservé aux vieux. Là il y a des masques.
- Comment sont-ils ? Quelle forme ont-ils ?
- Ce sont des masques avec des os d’animaux… ou d’humains d’ailleurs… Tout est… Je dis des masques, mais en fait ce sont des ornements faits à base d’os.
- Et ils ont un rôle particulier ?
- Je crois que c’est un sorcier. Le vieux est un sorcier… Oui, en fait, ce n’est pas ma famille, c’est… ils protègent… avec la sorcellerie.
- Ils protègent ? Qu’est ce que tu veux dire ?
- Je ne sais pas. Il fait partie du clan, mais il est en dehors du clan et là en fait, on est chez lui. On est dans sa zone à lui.
- Donc tu n’as pas de liens de parenté avec lui ?
- Non.
- Et c’est pour ça qu’il n’y a pas de danger, que tu ne te sens pas en danger là où vous êtes ?
- Pas du tout.
- Comment fait-il pour protéger ? Est-ce que tu peux le voir, le savoir ou pas ?
- Oui. Il danse, il chante… Il crie… Il protège.
- D’accord. Et ce sont des choses qu’il t’apprend, que tu peux faire avec lui ou pas ?
- Non. Ça y est, je sais. Je suis chef. Chef et sorcier habitent au même endroit et les autres, dans la vallée.
- Qu’est-ce qui fait que vous habitez là vous ?
- C’est comme ça. Protégés, à l’abri. Il n’y a qu’un chemin pour monter. Il faut passer par le village en dessous.
Village
- Si tu es d’accord, je te propose qu’on aille au village. Comment il est ce village ? Est-ce que tu peux me le décrire ?
- Oui. C’est… avec les arbres… Les grandes plantes, on fait des espèces de maisons, huttes, tentes… avec les feuilles des arbres, les branches… Espèce de clairière avec de grands arbres. C’est à l’entrée… 200 ou 300 mètres de la grotte… Grotte est au-dessus.
- D’accord. Elle n’est pas très très loin du village.
- Non
- Et combien de personnes vivent dans ce village ? Est-ce qu’il y a beaucoup de monde ou pas ?
- Non, non. Il y a dizaine de maisons. C’est que des guerriers.
- Est-ce que ces personnes sont elles aussi protégées grâce au sorcier ou pas ?
- Oui, c’est le clan… C’est le clan.
- Et qu’est-ce que tu fais la majeure partie de ton temps ? Comment est-ce que tu occupes tes journées ?
- La chasse pour manger.
- Est-ce que c’est quelque chose que tu aimes faire ou pas ?
- Oui
- Qu’est ce que tu chasses exactement ?
- Les animaux. Les gros animaux. Les grosses bêtes. Que pour manger. Ça ressemble à des bisons. Il y a beaucoup.
- J’imagine que vous avez beaucoup à manger.
- Oui on n’a pas de problèmes pour manger ni pour boire. La forêt donne tout.
- D’accord. Et donc cet animal, ce félin qui était avec toi au début, est-ce qu’il t’accompagne ? Est-ce qu’il est toujours là avec toi ou pas ?
- Il n’est jamais loin. Il est toujours là-haut. Il surveille. C’est mon animal à moi.
- Qu’est-ce qu’il fait qu’il n’attaque pas le village ou qu’il ne soit pas agressif contre vous ?
- Il est là. Je sais pas te dire. Il est là. Il chasse pas avec moi. Il vit sa vie, mais il est là toujours. Je ne sais pas s’il va chasser, mais nous on ne lui donne jamais à manger. Il se débrouille.
Journée importante
- Si tu es d’accord, je te propose qu’on s’éloigne de cette scène. On va quitter cette scène et on va avancer vers une journée importante. Que se passe-t-il ? Que vois-tu autour de toi ?
- Je vois du feu. Forêt en feu. Grand feu. Le sorcier qui chante, qui danse. Le village qui a peur.
- Peur de ce feu ?
- Oui. Le feu arrive. Tout le monde court à la grotte. Tout le monde se protège dans la grotte.
- Et que fais-tu ? Que se passe-t-il ? Tout le village a pu monter dans la grotte ?
- Tout le village. On mange. On attend que feu passe…. La pluie arrive… Elle éteint pas le feu… Ça gronde… Ça brule… Une pierre tombe dans la grotte et le sorcier est mort.
- Comment est-il mort ?
- La pierre lui a roulé dessus.
- Et que se passe-t-il ensuite ?
- On n’a plus de sorcier.
- Et que ressens-tu ?
- On a peur
- Peur de quoi ?
- On n’a plus de sorcier. Si on n’a plus de sorcier, on n’est plus protégé.
- Est-ce qu’il avait à former quelqu’un ? Est-ce qu’il travaillait avec quelqu’un ou pas ?
- Non
- Et vous n’êtes plus protégés de quoi ?
- Des esprits… du soleil… du vent, de l’eau, du feu.
- Si tu es d’accord, je te propose qu’on avance un peu plus loin dans cette scène pour voir ce qui va se passer après. Qu’est-ce qui vient juste après ? Qu’est ce que tu vois juste après ?
- L’eau monte. Village englouti par l’eau. Et l’eau monte toujours.
- Qu’est-ce qu’il fait que l’eau monte ?
- Il pleut.
- Est-ce qu’il y a toujours du feu ou pas ?
- Il n’y a plus de feu. Il n’y a plus que de l’eau partout.
- Et donc vous, où est-ce que vous êtes ?
- Dans la grotte… L’eau monte. Je prends mes armes et je crie devant la grotte. Je crie à l’eau. Je fais une incantation au soleil et à l’eau… L’eau s’arrête. L’eau part… On reconstruit le village. Plus de sorcier… Chef et sorcier. Je suis le chef ET le sorcier.
- Et qu’est ce que disent les habitants du village par rapport à ça ?
- C’est eux qui dire moi sorcier. Plus grand sorcier. Chef et sorcier. C’est eux.
- Ce sont eux qui ont décidé ?
- Oui… Eux penser que j’ai arrêté l’eau. Moi aussi penser que j’ai arrêté l’eau.
- Et est-ce que vous avez toujours peur maintenant ou pas ?
- Mon chat rigole. Plus peur.
- Ton chat rigole ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Lui me dire que c’est lui qui a arrêté l’eau. Mais moi seul le comprendre et l’entendre. Les autres penser c’est moi. Et moi penser c’est moi.
- Mais maintenant, tu sais que c’est ton chat qui a arrêté l’eau ?
- Lui me dire c’est lui.
- Et qu’est ce que tu en penses alors ?
- Lui m’avoir toujours protégé. Personne comprend pourquoi lui être là avec moi. Peut-être que lui arrêter l’eau.
- Est-ce que tu penses que c’est lui qui a arrêté l’eau ou toi ?
- C’est moi… avec lui.
- Et donc vous pouvez maintenant reconstruire le village. Est-ce qu’il y a toujours de la végétation ou pas ?
- Oui. Tout revient. Tout sèche. Soleil. Mais moi sorcier. Petit enfant grandir. Lui devenir chef. Fils à moi.
- Oh ! Ton fils devient chef du village ?
- Oui et moi vieux… sorcier.
- D’accord. Donc maintenant, tu remplis seulement le rôle de sorcier dans le village, c’est ça ?
- Oui. Moi content.
- Qu’est-ce qui fait que tu es content ?
- Tout le monde heureux. Pas de danger. Nous manger. Vivre tranquille. Moi parler beaucoup avec esprits.
- Oui. Comment tu fais pour parler aux esprits ?
- Je parle avec le gros chat. C’est lui qui parler esprits pour moi.
- Oh ! C’est lui qui parle aux esprits et toi, tu…
- (il me coupe) Et lui me dire.
- Et qu’est-ce que tu apprends ? Qu’est-ce que les esprits vous disent alors ?
- Est-ce garçon ? Est-ce fille ? Est-ce végétation bien ? Trouver manger ? Où sont bisons ? Lui malade, quoi faire ? Quelle plante ?
- Ils te disent quelles plantes utiliser quand quelqu’un est malade ?
- Oui.
Dernier jour
- Si tu es d’accord, je te propose qu’on se déplace maintenant dans une autre scène importante…
- (Il me coupe) Moi sur un bucher. Lit de bois et de feuilles. Mort. Vieux.
- On va revenir un peu en arrière si tu es d’accord au moment ou tu es encore en vie. Au tout dernier jour de ta vie. Qu’est-ce que tu vois ? Qu’est-ce qui se passe autour de toi ?
- Moi marcher dans la forêt. Ramasser feuilles, plantes. Gros chat là. Lui pas changer. Moi tomber.
- Qu’est-ce qui fait que tu tombes ?
- Moi fatigué, très fatigué. Tomber. Sentir souffle partir. Gros chat prendre moi. Mettre sur dos. Ramener moi à la grotte. Moi dire au revoir à chef enfant. Lui grand. Lui vieux.
- Oui ? Il est vieux ? Il a lui aussi une famille ou pas encore ?
- Oui. Tribu très grande maintenant. Plein d’enfants. Tous là. Moi dire au revoir.
- Est-ce que ta femme est là vers vous ?
- Non. Elle déjà partie. Et moi partir doucement avec gros chat à côté de moi.
- Oui. Ton ami qui est là et qui t’accompagne jusqu’à ton tout dernier souffle, ton tout dernier battement de cœur. Et où est-ce que tu es maintenant par rapport à ton corps ? Est-ce que tu es toujours dans ton corps ou pas ?
- Moi voir moi sur bucher.
- Décris-moi un peu ce bucher comment il est.
- Lit de bois et feuilles. Moi couché milieu avec masque ossements et armes.
- Est-ce que c’est comme ça pour toutes les personnes qui partent où c’est parce que tu étais sorcier ou chef ?
- Comme ça pour tout le monde.
- Et où sont les personnes du village ?
- Autour. Eux chanter. Eux autour moi, chanter.
- Et comment tu te sens là où tu es ?
- Surpris.
- Qu’est-ce qui fait que tu es surpris ?
- Surpris voir moi dans bucher. Et moi parler encore avec gros chat. Gros chat parler avec moi.
- Où est le gros chat ?
- Gros chat assis à côté bucher.
- Et lui te voit, il peut toujours te parler ?
- Lui regarder moi au-dessus.
- Et qu’est ce qu’il te dit là ?
- Lui dire moi qui m’aime et dire moi à bientôt. Moi pas comprendre.
- Tu ne comprends pas quoi exactement ?
- Pourquoi dire moi à bientôt… Et moi partir. Moi partir comme dans un faisceau lumineux blanc, très vite, monter, croiser… Je croise des gens.
- Est-ce qu’il y a des personnes qui sont là pour t’accueillir ou t’accompagner ?
- Non, là, c’est comme si j’étais dans un ascenseur de feu, de lumière plutôt et je monte beaucoup plus vite, je double plein de gens. Je ne sais pas s’ils sont à l’arrêt ou s’ils avancent, mais en tout cas, je vais très très vite et je monte.
(Le dialogue est maintenant redevenu très fluide et plus rapide.)
- Interlope… Interloqué. Je monte très vite. Je n’ai pas le temps de penser en fait. Je me demande ce qui se passe… Et je monte. Là, je croise, je double des gens que je connais, des visages que je connais et plein de visages que je ne connais pas du tout.
- Ce sont des gens que tu connais d’où ?
- Des gens qui sont morts, mais que je connais de ce plan-là.
- Et donc tu les dépasses, tu montes.
- Oui. Je monte vraiment très très vite.
- Je te laisse un moment si tu veux profiter de cette sensation, ressentir cette ascension très rapide, cette lumière. Et quand tu seras prêt, tu pourras me dire quand tu veux continuer.
- En fait, j’ai l’impression que c’est sans fin, que je monte.
- Donc si tu es d’accord, on va avancer plus loin, on va accélérer et on va aller voir où tu arrives, au moment où tu arrives quelque part.
- C’est un noir lumineux… ou un noir illuminé.
- Est-ce que tu es dans un espace fermé, ouvert ?
- Non, non. Tout est ouvert. J’ai l’impression d’être dans la voute céleste. Très très haut dans l’espace, tout noir et illuminé. Une espèce de lumière qui n’en est pas d’ailleurs. En tout cas, c’est un noir clair. Un noir translucide, mais clair.
- Et comment te sens-tu ?
- Très cool (ris). Je flotte. J’ai une sensation de flotter. Je suis là. Et pour l’instant, je suis seul.
- Est-ce que tu perçois avoir un corps, une forme ou pas ?
- Non… Non. Je sais que je suis là, c’est tout. Je n’ai pas de forme. Je n’ai rien. C’est un noir lumineux.
- Très bien. Si tu es d’accord, je te propose qu’on accélère et on va avancer encore plus loin au moment où tu rencontres un autre être, au moment où tu rencontres d’autres êtres.
- En fait, je… Je ne rencontre pas d’êtres. C’est… il y a d’autres présences, mais dans le même… De temps en temps, il y a des points… des bulles d’air si je pouvais appeler ça comme ça, dans ce noir lumineux, mais c’est tout. Ça ne reste pas. Ça se liquéfie. Mais je sens qu’il y a des présences.
- Donc tu les sens, mais tu ne communiques pas forcément avec ?
- Pour l’instant, je ne communique pas avec.
- Si tu es d’accord, on va avancer plus loin dans le temps. On va accélérer le temps et aller voir ce qui se passe après. Où est-ce que tu vas après, qu’est-ce que tu fais ?
- Là, je me retrouve dans un espace d’un coup, d’un seul, hyper lumineux… En fait, c’est le noir lumineux qui s’est transformé en argent, blanc, argent lumineux.
- Et comment tu te sens à cet endroit ?
- Impressionné.
- Qu’est-ce qui t’impressionne ?
- Ça résonne. C’est bizarre. On dirait qu’il y a un bruit de fond qui résonne. Une espèce de bourdonnement, mais qui n’est pas un bourdonnement, qui est plat. Et là, c’est tout lumineux. Et là, c’est pareil, je ne vois pas de formes, mais je sens qu’il y a des… Il y a quelque chose.
- Et qu’est ce que tu fais dans cet endroit ?
- Je ne sais pas. Je suis là. Je suis là et j’ai l’impression qu’on m’évalue… Bizarre.
- L’impression qu’on t’évalue ? Tu peux m’en dire un peu plus ?
- C’est un ressenti. On ne me pose pas de questions. Mais je sens bien qu’il y a quelque chose qui pénètre en moi, qui me transperce. Ce n’est pas désagréable, mais c’est surprenant.
- Et comment tu sens par rapport au fait d’être évalué comme ça ?
- Un peu gêné.
- Qu’est ce qu’on évalue exactement ?
- C’est la grande question ! Pour l’instant, je ne le sais pas. Je sais juste qu’on m’évalue. Et là, j’ai une porte… Non, ce n’est pas une porte, c’est… Je file dans une espèce de tunnel… De flux. Ce n’est pas un tunnel. C’est un flux encore différent. Je sors de cette pièce lumineuse et je continue de monter ; d’être dans ce flux…
- Est-ce ce que ça va vite lentement ?
- Oui, oui, ça va très très vite. Et… (chuchote) c’est quoi ça ?… Et je me retrouve dans une pièce où il y a 3 boules.
- Tu peux me les décrire ?
- Oui. Il y a 2 petites boules qui partent en diagonale… Elles sont sur un flux lumineux, mais en diagonale. C’est fixe, mais ça bouge. Enfin, le flux bouge, mais la boule ne bouge pas. Et pareil, au centre, c’est un plus gros flux et il y a une énorme boule au-dessus. Comme un espère de pommeau, mais avec des branches sur le côté.
- Comment sont-elles ?
- Tout est… C’est à la fois… Ça donne l’impression d’être solide et opaque, mais c’est totalement… C’est du flux. C’est de l’énergie.
- Et à quoi servent-elles ces sphères, ces boules ?
- … Et bien, de ce que je suis en train de comprendre… elles décident… Elles me posent la question.
- La question ?
- La question de ce que je veux continuer ou m’arrêter. Je continue. Je suis joueur.
- Tu choisis de continuer ?
- Oui, parce que je sais qu’elles ne peuvent pas répondre à la question « pourquoi ». Donc, je continue.
- Et que se passe-t-il après ?
- Je suis rentré, j’ai traversé la plus grosse boule en fait. Et donc, je suis dans la grosse boule et là, j’ai l’impression d’être dans un autre univers, autre chose. Et là, c’est pareil, je recommence à être dans un tunnel lumineux, un flux et je continue d’avancer. C’est tout à fait bizarre. C’est gris lumineux… Gris argent lumineux.
- Est ce que tu ressens d’autres présences dans ce tunnel ou pas ?
- Heu… Oui, la présence, on la ressent… Hyper puissante. Quasi oppressante.
- Qu’est ce que tu ressens dans ce tunnel ? Est-ce que tu ressens quelque chose de particulier ?
- Oui. Comme si on me serrait. Comme s’il y avait 2 étaux de chaque côté. Et là, je ne croise personne… Oooh, ça y est. Je suis arrivé ! Alors là, c’est de la lumière… C’est des… Là, il y a des formes… du type… je dirais analogiquement, ce qui se rapproche le plus à ce que je connais, cet espèce de chevalier. Mais ce n’est pas de la tôle. Ce n’est pas du métal. C’est vraiment l’énergie qui donne cette impression là. Ils sont 3.
- Qu’est ce qu’ils dégagent ?
- Force, puissance… Savoir. En fait, ils vont décider.
- Ils vont décider quoi exactement ?
- … de… Est-ce que je passe cette porte ou je reste là, où est-ce que je vais devoir repartir.
- Sur quoi se basent-ils pour décider ?
- Je ne sais pas.
- Et comment tu te sens d’être là à attendre qu’ils prennent leur décision ?
- Peu importe leur décision, je suis serein en fait.
- On va accélérer un peu si tu es d’accord et on va aller voir ce qui se passe après.
- En fait, ils m’ouvrent la porte.
- Comment est cette porte ?
- C’est comme un trou dans l’espace ; comme un trou dans un pull. Il y a un trou qui s’est ouvert et je suis aspiré. Je suis littéralement aspiré.
- Comment tu te sens ?
- Super serein.
- Qu’est ce que tu vois autour de toi ? Est-ce que c’est toujours cette lumière argentée ou autre chose ?
- En fait, ce ne sont que des points lumineux… Et je suis aussi un point lumineux. Et en fait, on est arrivés. C’est là où je dois arriver. C’est là où je suis.
- Là où tu es ?
- Je suis pure énergie
- Et comment tu te sens ?
- En fait, au début, je ressentais un peu d’inquiétude bizarrement et puis, plus ça va, plus je suis là et plus la sérénité m’envahit.
- Est-ce que tu peux communiquer avec ces autres points lumineux ?
- Oui, oui. On communique très bien. En fait, on ne communique pas, on est tous la même chose. Ce que l’autre ressent, les autres le ressentent.
- Qu’est ce que tu fais à cet endroit, tu es juste là ? Présent ?
- Oui. Je crois que je suis arrivé, c’est tout.
- Très bien. Je te laisse un moment pour profiter de cette sensation, de ce partage.
- … En fait, je suis sur une sorte de méduse là. On flotte. Et en dessous de nous, c’est le reste de l’univers.
- Quelle taille tu as par rapport à l’univers ?
- En fait, on voit l’univers à travers… On est au-dessus de l’univers. C’est comme si c’était une loupe en dessous de nous et il y a tout l’univers. Les univers en fait. Il y a l’infini et nous, on est au-dessus.
- Très bien. Je te laisse un moment pour ressentir toute cette scène, ressentir ça dans tout ton être.
- …
- Est-ce qu’il y a autre chose dont tu aimerais me parler dans cet endroit ?
- En fait, on vient tous de s’assimiler. On ne fait plus qu’un. On fait une espèce de nappe… Une espèce de grande nappe. On ne fait plus qu’un… Je ne sais pas… C’est juste serein… On ne fait juste qu’une… On ne fait plus qu’une grande nappe. En fait, c’est ça. On passe notre temps là à devenir un élément puis à s’associer, ne faire plus qu’un puis à redevenir qu’un élément puis se remettre. On ne fait que ça. Comme un battement de cœur en fait.
- Donc tu te dissocies, après tu reviens et tu t’associes
- C’est ça. Comme des électrons qui ne font plus qu’un pour faire quelque chose et puis après ils se séparent et après ils se remettent ensemble.
- Et comment tu te sens de te réassocier ?
- Ça ne pose aucun problème. Ça ne me pose aucun problème.
Bilan de cette vie
- Qu’est ce que cette vie t’a appris ?
- Pas important d’être chef ou sorcier. Les autres décident parce que eux ont des peurs. Et parfois un évènement fortuit, ils le prennent comme un signe divin. Je savais, signe divin, mais fortuit en réalité.
- En quoi c’était important pour toi d’apprendre cette leçon ?
- Faire attention à l’illusion.
- Est-ce que tu as réussi cette leçon ?
- J’ai pas profité. Sorcier plus puissant que chef.
- Le sorcier est encore plus puissant que le chef ?
- Oui. Sorcier désigne le chef.
- Oh ! C’est le sorcier qui choisit le chef ? C’est comme ça que tu étais devenu chef ?
- Oui.
- Qu’est-ce qu’il fait qu’il t’avait choisi toi ?
- Grand guerrier.
Message du Subconscient
- Pourquoi avez-vous choisi de montrer cette vie à Jérôme aujourd’hui ?
- Il doit voir qu’il a toujours eu les deux : spiritualité et adapté à la vie, incarné dans laquelle il était.
Crédit photo : Eutah Mizushima sur Unsplash
Très beau texte et très beau voyage ! Merci pour ce partage. Ca m’a bcp ému !
Merci sincèrement pour votre témoignage Alioun. C’est très apprécié.
Je suis content si cet article vous a plu.
J’espère pouvoir en publier d’autres prochainement et partager avec vous ces voyages incroyables.